Par Guylaine Maltais

En plus d’être présent sur le terrain depuis le mois de février, le SPVM a une chargée de compte également présente et très active qui alimente à merveille leur compte Twitter, du matin au soir depuis la même période. Le 27 avril, je leur ai même mentionné qu’en suivant leur compte, on avait réellement l’impression que la responsable était elle aussi directement sur le terrain, soit dans la rue avec ses collègues et les milliers de manifestants.

En termes de gestion d’urgence, voire ici, de crise intégrant les médias sociaux, admettons haut et fort que le SPVM est précurseur au Québec. Présent et actif avant le début des premières manifestations, leur nombre d’abonnés a depuis bondi d’environ 14 000. Ce qui contribue grandement à sa cote de confiance et de crédibilité. Car en tant qu’organisme officiel, le SPVM a choisi de prendre SA place dans les réseaux sociaux, au lieu de laisser les autres le faire pour lui.

Être présent, c’est bien beau mais encore faut-il interagir avec ses followers. Chose que @SPVM fait également très bien et dans les deux langues ! Être à l’écoute de ses followers, répondre à leurs questions et en plus, prendre le temps de les remercier de leurs encouragements, toutes des preuves d’une réelle présence de l’organisation (spécifiquement sur Twitter).

Jeudi dernier, Charles Prémont, journaliste web et ex-rédacteur en chef de Branchez-vous, donnait une excellente entrevue diffusée à la radio de radio-canada faisant justement état de cette gestion de crise par le SPVM, tout en faisant la comparaison de l’utilisation des ms par la Sûreté du Québec.

Comment se fait-il que les deux corps de police n’arrivent pas à avoir la même utilisation des médias sociaux dans leur gestion des urgences (MSGU)?

J’aimerais apporter quelques éléments qui pourraient permettre de mieux comprendre la moins grande présence de la SQ dans les réseaux sociaux pendant et suite aux événements de Victoriaville, entre autres. Ces éléments reflètent mon avis d’ex-conseillère en communication ayant œuvré au sein du MSP ainsi que ma lecture de la situation.

Seulement sur Twitter

  1. En tant qu’organisation municipale, le SPVM a une structure administrative moins lourde que celle de la Sûreté du Québec qui elle, doit coordonner avec plusieurs paliers décisionnels, ce qui ralentit le processus ;
  2. Le SPVM est présent et considérablement actif depuis de nombreuses semaines, il a donc développé des réflexes très aiguisés et avait une stratégie de communication bidirectionnelle ;
  3. Tandis que, comme le mentionne Charles Prémont, relativement aux événements de Victoriaville, la SQ n’a émis que cinq gazouillis et en plus, ils étaient AVANT que les manifestations ne commencent. Rien pendant ;
  4. Le SPVM s’est offert une chargée de compte, responsable d’animer, d’alimenter et d’interagir avec sa communauté, pratiquement 100 % du temps. Responsabilité qui ne semble pas avoir été intégré au sein de la SQ. Cependant, ce rôle est primordiale pour toute organisation surtout en période de crise, mais la fonction doit avoir été développée AVANT l’urgence/la crise.

Nulle intention de vouloir bafouer ici la SQ au contraire, l’objectif était simplement de démontrer que l’organisation n’est pas rendue au même niveau que le sont ses paires du SPVM. Seulement, il va falloir qu’elle enclenche le processus à la vitesse grand V, tout comme devront le faire aussi les autres ministères québécois, car la prochaine crise n’est certainement pas loin.

Vous voulez ajouter quelque chose à ce billet ou y réagir, vos commentaires sont les bienvenus!

Qui suivre cette semaine? À moins que vous y soyez déjà abonnés, sinon voici : @spvm