Cet article est aussi disponible sur le blogue de Judith Goudreau

http://www.lifeofpix.com/

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Plus de trois ans d’utilisation dans la francophonie

La naissance du concept MSGU date de l’hiver 2012 et est directement reliée au terme anglophone : SMEM : Social Media Emergency Management. Nous l’avons créé, car dans notre pratique (avec nos clients et partenaires), nous observions un vide d’information à ce sujet, et surtout un immense besoin d’en apprendre davantage pour faire face à cet incontournable enjeu qui arrivait à une vitesse incroyable.

Nous avons donc créé ce terme francophone à la sortie d’un café, à Trois-Rivières, à la suite de longues et intéressantes discussions sur les orientations qu’il pourrait prendre dans notre pratique et les défis qu’il deviendrait pour tous les communicateurs et les gestionnaires responsables de mesures d’urgence.

Une étude qui en dit long

Au printemps 2011, à la demande d’un organisme fédéral canadien, l‘une de nous effectue une recherche (non scientifique) sur l’utilisation des médias sociaux dans la gestion d’urgence. Les résultats se sont avérés strictement anglophones.

En effet, l’acronyme SMEM : social media in emergency management a naturellement émergé des recherches effectuées. Un acronyme comme point de chute, un canal où les acteurs concernés utilisant les médias sociaux en gestion d’urgence se retrouvaient et partageaient l’information.

À l’époque, les informations répertoriées se concentraient dans ces régions du Monde :

  • États-Unis (effondrement d’un pont d’autoroute au Minnesota, 2007)
  • Nouvelle-Zélande (tremblement de terre de Christchurch, 2011)
  • Australie (inondations dans l’État du Queensland, 2011)
  • Certaines provinces canadiennes (feux de forêt et inondations en Colombie-Britannique – une organisation tenait informées les familles de pompiers forestiers partis de chez eux pendant des jours.)

Dans ces coins du Monde, des organisations de sécurité civile expérimentaient déjà, certaines depuis un moment, l’utilisation des médias lors de situations d’urgences afin d’informer les citoyens sur les dangers et sur leur protection. Au Québec, à l’automne 2011, on a connu les événements Occupons Montréal pour lesquels le Service de police de Montréal (SPVM) a assuré une présence avec les médias sociaux pour donner de l’information en temps réel sur les événements (le début de leur présence en ligne arriva avec les Séries éliminatoires de la LNH, au printemps 2011).

Tweet_SPVM

Malgré tout, peu de pratique était répertoriée en français. Pourtant, il y avait là, un potentiel ÉNORME.

Point de départ : Une conférence

En février 2012, nous avons présenté une conférence au Colloque sur la Sécurité civile et incendie intitulée La communication en sécurité civile : l’utilisation des médias sociaux est-elle si compliquée? Notre idée était de transmettre aux participants une introduction sur les médias sociaux et la pertinence de les utiliser dans un contexte de sécurité civile, car bien au-delà de la technique pure et simple de l’utilisation, il y a la philosophie qui se cache derrière ces nouveaux outils (transparence, rapprochement avec la population, diffusion de messages clairs,  etc.)

Cette conférence a connu un succès et nous avons donc poursuivi nos réflexions et l’avancement des connaissances dans ce domaine. Et devant l’intérêt marqué face au sujet, est venu le projet de formation spécifique qui est désormais reconnue par le Ministère de la Sécurité publique comme formation agréé en sécurité civile : Les médias sociaux en gestion des urgences. Pour une intervention et des communications efficaces.

Grandes réflexions sur un concept en devenir

Après la recherche et la conférence, des questions ont ressurgi pour créer notre propre lieu d’échange :

  • Quel serait le meilleur canal, le point de chute pour permettre ces échanges ?
  • Comment sensibiliser les acteurs québécois et la francophonie de la pertinence de ces outils ?
  • Devions-nous utiliser le mot crise ? Urgence ? Sinistre ?
  • Devions-nous mettre l’accent sur l’intervention ? Le rétablissement ? La communication des risques ? Ces phases de l’urgence toutes aussi importantes les unes que les autres ont été au cœur des discussions.
  • Devions-nous considérer le concept de sécurité civile ? Nous avons choisi de le faire en nous concentrant sur la gestion de l’urgence. D’ailleurs, ce domaine de pratique était beaucoup moins documenté que la gestion des crises au sens large. Il était important pour nous de considérer les particularités de la sécurité civile au Québec et dans la francophonie.

Pour répondre à l’essence même du principal besoin qui émerge en situation d’urgence, soit le besoin d’information (la connaissance, le partage et l’interaction), nous avons opté pour le mot clé #MSGU (Médias sociaux en gestion des urgences). Ce concept intégrera la gestion de l’urgence dans son ensemble, soit les 4 phases que l’on appelle au Québec «PPIR» :

  • préparation
  • prévention
  • intervention
  • rétablissement

Et maintenant…

Près de 4 ans plus tard, le concept a grandement évolué, grâce, entre autres, à nos collègues français. Bien que nous souhaitions encore fermement voir plus d’acteurs québécois dans la communauté MSGU, elle ne cesse de s’agrandir en France ainsi qu’en Belgique.

Nous vous invitons d’ailleurs à lire un article incontournable et très complet de Nicolas Vanderbiest (@Nico_VanderB)

 

Guylaine et Judith