En cette semaine nationale de la sécurité civile et à quelques heures d’un 1er exercice d’alerte sur le territoire québécois, le temps est bien choisi pour aborder la question du partenariat en sécurité civile.
Un stade de baseball ne se construit pas seul
Un de mes mentors en communication de risque, a un jour, fait le parallèle entre la démarche de communication de risque et la construction d’un stade de baseball municipal. J’ai tellement aimé son image que depuis, je l’utilise. Vous admettrez qu’elle est si facile à comprendre : pour construire un stade dans une municipalité, nous avons certes besoin :
- Une volonté municipale
- Des ingénieurs
- Des architectes
- Divers corps de métiers, chacun experts dans leur domaine
- Un budget
Aucune municipalité ne pourrait donc réaliser un tel projet seule, sans aide. D’accord avec moi ? Alors, pour une démarche de gestion des risques en sécurité civile et ultimement, une gestion d’urgence/ de crise, les gestionnaires d’urgence d’une ville auront besoin de leurs partenaires. Vrai ? Est-il vrai de croire que seule la phase d’intervention devrait constituer des moments pour collaborer ensemble ?
Planifier en partenariat et en permanence
Cette semaine, sur mon fil Twitter j’ai vu passer un article où il était écrit :
«En situation de crise divers corps de métiers sont amenés à collaborer ensemble, ce qui crée en quelque sorte une ‘’communauté temporaire’’. Le fait que ces divers intervenants collaborent ensemble de façon sporadique complexifie sans contredits les communications de crise.»
Lire ceci résonnait comme un bruit étrange. Justement, une telle démarche ne doit pas être «temporaire». Si nous prenons des risques à l’échelle locale, municipale, régionale, l’ensemble des acteurs doit collaborer ensemble en amont. Avant que l’urgence arrive. Cela peut même les amener à s’asseoir à la même table que leurs voisins, qui se trouvent dans la ville d’à côté (les conséquences d’un risque dépassent souvent les frontières municipales). Il est donc faux de croire que ce sont des communautés temporaires.
Parmi les avantages à collaborer, à planifier ensemble les risques d’un territoire, les deux suivants ressortent :
1. Les acteurs partenaires apprendront à se connaître, ce qui bénéficiera à développer et augmenter le sentiment de confiance de chacun envers les autres ;
2. Les différences et subtilités organisationnelles auront le temps d’émerger et chacun pourra se sentir mieux face à la réalité de l’autre.
En résumé : on sait mieux à qui nous avons à faire !
Si cela est vrai pour les partenaires externes, ça l’est autant pour les divers services internes d’une même organisation. À titre d’exemple, en collaborant ensemble en phase de planification, le service des communications d’une municipalité comprendra mieux les réalités opérationnelles d’un service incendie. Nous sommes donc loin du sporadique et du temporaire.
Dans une autre vie
J’ai évolué en planification d’urgence nucléaire pendant une décennie. Mon organisation n’était pas la seule : trois municipalités, des partenaires régionaux, nationaux et fédéraux. Chacun avec une culture organisationnelle différente et des réalités qui lui étaient propres. Ajoutez à cela, des écoles et des garderies. S’il avait fallu que nous attendions l’urgence pour nous parler…je n’ose pas imaginer ! Heureusement, nous n’avons jamais eu à mettre le plan d’intervention en action. Toutefois, ce risque spécifique a servi de locomotive et nous aura permis de mettre en œuvre plusieurs aspects de planification pour d’autres types d’urgence survenues.
L’adage de la sécurité civile, est «une responsabilité partagée». J’ajouterais que cette responsabilité se doit d’être en permanence, en continu. En cette semaine de la sécurité civile, vous avez envie de partager comment se fait votre démarche de planification : avec vos services internes, vos partenaires externes, en continu ou si cela fait des mois, voire des années que vous n’y avez pas touché?