Faites-vous partie de cette partie de la population, comme moi, qui suit les consignes liées à la pandémie, à la lettre depuis le Jour 1 ? Vous avez restreint les contacts au maximum, adhérez aux mesures et comprenez que vous le faites aussi pour le bien commun et en guise de solidarité à toutes ces personnes qui combattent ce virus ?
Toutefois, à trop mettre la responsabilité de la propagation de la covid19 sur les épaules des citoyens, ceux-ci commencent à sentir que les leurs sont pleines. En fait, même Arnold, au temps où il avait une tonne de muscles aurait fini par trouver la situation pesante.
La cohérence, moteur de confiance
Un des éléments qui contribue à favoriser la confiance de la population envers les autorités se situe dans la cohérence des messages et de la gestion de la crise. Toutefois, plus les mois passent, plus cette cohérence semble s’effriter.
Les mesures d’assouplissement annoncées le 16 février, nous permette de le constater. Les autorités ont choisit, par exemple :
- d’assouplir les mesures, mais souhaitent pourtant ne pas revenir à la situation des Fêtes de Noël ;
- de ne pas interdire les locations de chalets et les déplacements entre les zones orange et rouge et demandent aux citoyens de rester vigilants (elles ont pourtant fait des pressions, avec raison, sur le gouvernement Trudeau pour la fermeture des frontières).
Ça devient difficile à suivre. En bon québécois, nous sommes en mesure de nous demander si « les bottines suivent les babines. »
Ceux qui connaissent la sécurité civile au Québec, savent que tant en amont que pendant un sinistre, on fera référence aux responsabilités partagées :
- celles des citoyens, évidemment et aussi, entre autres,
- celles des autorités des divers paliers.
En effet, la sécurité civile englobe tous les acteurs en mesure de contribuer. Au risque de me répéter depuis près d’un an, la pandémie n’est pas gérée sous cet angle. Toutefois, en allant en ce sens, lorsque l’on communique en situation de crise, on mettra en évidence ce qui est attendu par la population (tel ou tel geste de précaution, telles actions à poser) ET également, ce que les autorités mettront en place, de leur côté, pour limiter les dégâts.
Évidemment, dans le contexte de la pandémie, le citoyen a son rôle à jouer. Celui-ci est même majeur car une masse qui n’adhèrerait plus, deviendrait hautement problématique. Cependant, il y a une limite à la responsabilité des citoyens, surtout s’ils constatent que les autorités omettent de prendre certaines décisions qui contribueraient aussi à réduire les impacts.
À poursuivre la multiplication des messages non cohérents et à transférer la pression sur la population, on peut s’attendre à ce que plusieurs citoyens, déjà largement engagés, finissent par quitter le bateau des bons gestes à poser pour le reste des mois pandémiques. Ce qui est loin d’être souhaitable.
Alors que le Grand Montréal pourrait voir jusqu’à 2000 cas par jour en mars et en avril à cause des variants, plusieurs questions se posent donc, comme celles-ci :
Pourquoi nos dirigeants semblent-ils avoir de la difficulté à gérer cette crise plus sévèrement, en prenant davantage de décisions contraignantes et en anticipant plus sérieusement ? Presque un an après le début de ces jours sombres, comment se fait-il que nous percevions que si peu ait été appris ?
Cela soulève aussi des questions pour vous ?