On a beau taper sur le clou que les principaux acteurs des mesures d’urgence doivent aujourd’hui afficher une présence dans les médias sociaux, il demeure un secteur d’activité encore peu là à ce jour : les industriels. Et pourtant…

Deux fois plutôt qu’une

Pourtant, aujourd’hui, tout près d’ici, dans le Parc industriel de Bécancour, l’un des plus importants Parcs industriels au pays, un accident est survenu. Explosion dans un réservoir de goudron. Pas de blessé. Le 26 juin, il y a à peine trois mois, accident à l’usine de chlore, dans le même Parc industriel, où les industries voisines ont dû procéder à la mise à l’abri. Aucun blessé non plus. Chance ? Voyons-le comme de bonnes pratiques et saisissons ces événements en tentant de voir ce qui peut être amélioré. À tout le moins, l’aspect communication.

Attention ! Ici, je ne suis pas en train de dire que le Parc industriel n’est pas sécuritaire, je veux simplement faire ressortir que le risque (industriel) zéro n’existe pas et qu’aucune industrie ne peut prétendre être à l’abri d’un accident, d’une urgence, d’une catastrophe. Ce considérant, il devient essentiel aussi pour les industries d’investir dans une ressource (si possible une équipe) de communications. Si cela est déjà fait, de les mettre à profit lorsque survient un événement d’urgence. Car même si personne n’est blessé ou décédée, les proches des travailleurs concernés, le voisinage, la ville d’à côté, la population, tous veulent savoir ce qui se passe ! Qui plus est, ils ont le droit de savoir.

Prenez votre place !

Depuis un bon moment déjà je martèle les organisations publiques de prendre leur place sur les médias sociaux, autrement quelqu’un d’autre la prendra à leur place. Toutefois, le message vaut aussi pour les industries ! Si la majorité des entreprises qui fabriquent, utilisent, transportent des matières dangereuses (donc, qui génèrent des risques) sont réticentes à faire de la communication des risques, elles doivent à tout le moins prévoir leurs communications d’urgence. Et les médias sociaux font partie des outils à utiliser, à prévoir en amont. Aujourd’hui, sans avoir mon téléviseur ouvert, un de mes médias régionaux m’a informé de l’accident via sa page Facebook :

Tiré de la page Facebook de TVA Trois-Rivières

Tiré de la page Facebook de TVA Trois-Rivières

Personne n’y échappe. Les médias ainsi que les journalistes sont également à revoir leur façons de faire en raison de l’effervescence des médias sociaux. Ceci est tellement vrai que ce que nous appelions «à l’époque» un quotidien, arrive à publier plusieurs fois par jour sur les médias sociaux.  Et dans le cas de l’accident d’aujourd’hui, la preuve est bien là :

Le NouvellisteNous devons donc tous nous questionner, nous restructurer, surtout lorsque nous avons une forte probabilité d’être au cœur d’une situation d’urgence.

Les municipalités prennent le virage

Alors en web conférence MSGU hier avec des municipalités du Québec,

Tiré de la page Facebook du Service incendie de la Ville de Saint-Lazare.

Tiré de la page Facebook du Service incendie de la Ville de Saint-Lazare.

je leur mentionnais l’importance d’être présentes sur le web 2.0, ce qu’elles gagnaient à y être versus les désavantages de ne pas avoir de vitrine sociale, voire, de ne pas être suffisamment active. Toutefois, je leur disais aussi à quel point j’avais vu apparaître, la dernière année, de municipalités du Québec et de services municipaux sur une et souvent plusieurs plateformes. Ce qui est tout à leur honneur ! Elles sont sur la bonne voie !

Finalement, bien que l’on puisse s’attende d’une municipalité ayant sa vitrine 2.0 où une urgence survient, qu’elle communique sur le sujet, qu’elle reconnaisse l’événement, qu’elle tienne sa population informée de l’évolution de la situation, vous serez sans doute d’accord avec moi, que l’on est aussi en mesure de s’attendre que les industries de qui peut venir le risque, parle avec sa communauté avant que n’arrive une urgence et surtout, pendant celle-ci, par les médias sociaux. Je suis curieuse, de savoir ce que vous en pensez : d’accord ou pas ? Envie ou non d’échanger avec les industries autour de chez vous ?