Imaginons que vous êtes convoqués à un exercice d’urgence.
Voici le scénario :
Nous sommes en contexte de 𝕡𝕒𝕟𝕕é𝕞𝕚𝕖 et en pleine 𝕔𝕒𝕟𝕚𝕔𝕦𝕝𝕖.
- Un 𝕠𝕣𝕒𝕘𝕖 𝕧𝕚𝕠𝕝𝕖𝕟𝕥 survient, provoquant des 𝕡𝕒𝕟𝕟𝕖𝕤 𝕕𝕖 𝕔𝕠𝕦𝕣𝕒𝕟𝕥 et de télécommunication (incapacité de passer des appels à partir des cellulaires pour ceux qui n’ont que ce type de téléphone)
- L’orage violent :
- fait tomber des arbres à divers endroits et des fils électriques sur des tronçons de l’autoroute le plus achalandé de la ville
- provoque des 𝕚𝕟𝕠𝕟𝕕𝕒𝕥𝕚𝕠𝕟𝕤 𝕖𝕥 𝕣𝕖𝕗𝕠𝕦𝕝𝕖𝕞𝕖𝕟𝕥𝕤 entre autres, dans des bâtiments (comme des écoles, etc.);
Me diriez-vous que j’exagère ?
C’est pourtant ce que nous avons vécu hier, chez nous, à Trois-Rivières. Et c’est ce qu’on appelle du 🅜🅤🅛🅣🅘🅡🅘🅢🅠🅤🅔🅢.
Crédit photo : Nouveau Spotted Trois-Rivières
À ceci s’est ajouté un avis d’ébullition préventif en soirée, pour un secteur assez important de la ville.
(Tiré de la page Facebook de la Ville de Trois-Rivières, voir la publication complète ici).
« Comment faire bouillir l’eau si on a même pas d’électricité?! » question légitime de mon ado (qu’une adulte a aussi demandée sur une des pages Facebook que j’ai observé).
Une trousse d’urgence citoyenne à revoir ?
C’est entre autres, pour cette raison que le citoyen doit avoir un minimum d’autonomie pour une période de 3 jours, en prévoyant une réserve d’eau – prévoir au moins deux litres par jour par personne. Utilisez des petites bouteilles qui seront faciles à transporter en cas d’ordre d’évacuation. L’ampleur et la durée des sinistres depuis quelques années nous démontrent que cette trousse ne suffit plus. En effet, après de longues heures sans électricité (à 6h ce matin, soit plus de 12 heures après le début des pannes), certains citoyens en étaient toujours privés, la conservation des aliments devient plus ardue. Rappelez-vous qu’à l’automne 2019, le Québec vivait sa pire crise depuis le verglas après que des vents violents (de 91 à 105 km/h) avaient frappés plusieurs régions, dont Trois-Rivières.
L’ajout d’une génératrice, entre autres, commencerait à être bienvenu dans le kit d’urgence des familles (pour celles qui n’en n’ont pas encore, dont moi!) et des restaurateurs et autres commerçants.
Nos municipalités, qu’elles soient petites, moyennes ou grandes ainsi que les diverses autorités doivent se préparer et anticiper ces phénomènes extrêmes qui se multiplient et se juxtaposent. Il est important qu’elles intègrent aussi le citoyen dans leurs stratégies de planification et de communication. Ces situations extrêmes exigent des défis importants et il n’est surtout pas le temps de baisser les bras même si toutes ces organisations préfèreraient davantage ne pas y songer.
Ça vaut aussi pour les entreprises.
Grande vulnérabilité de nos systèmes et infrastructures interconnectés
Une fois de plus, cette situation et les impacts sur les divers réseaux de nos infrastructures essentiels nous témoigne de (notre) la grande vulnérabilité de nos systèmes interconnectés. Systèmes que nous prenons pourtant pour acquis.
Tu ne penses qu’au pire tout le temps !
C’est ce que m’a dit mon ado alors que nous échangions à propos de la situation (wifi en panne depuis des heures qui lui semblaient interminables, elle commençait à s’impatienter).
Voulant la mettre en situation, je venais de lui demander : et si tu avais été seule pendant cet orage et les heures suivant, qu’est-ce que tu aurais fait ? Comment et où serais-tu allée chercher de l’aide en cas de besoin ? En effet, je voulais voir sa capacité de réflexion et de réaction.
C’est aussi ce que tout gestionnaire et leader de crise devrait avoir comme réflexe : se poser la question Et si ? Afin d’anticiper d’éventuelles réactions.
Malgré la fatigue de la pandémie et le rêve de tourner la page pour enfin passer à autre chose, Dame Nature nous prouve que les répits seront courts ou simplement, inexistants. Ça ne s’arrêtera pas. Au contraire ! Ça risque plus d’empirer.
Je terminerai par ces deux questions :
- Croyez-vous que réfléchir et prévoir le multirisques est devenu un incontournable pour toutes organisations et entreprises ? C’est-à-dire envisager que plus d’un aléa se produira dans une même situation d’urgence ?
- Dans un tel scénario : à quel moment ouvriez-vous votre centre de coordination et votre centre des opérations ?